Knowing Operative Zone for Independant Wisdom Movement (KOZ 4 IWM)

by Jean-Baptiste Lockhart Michaut alias jbTrendy & Ex jeanTox

mercredi 26 mars 2014

Les distributions de dividendes plombent l’investissement des entreprises !!!

Les résultats du CAC 40 pour 2013 soulignent encore une fois combien le coût du capital pèse sur le tissu productif français : avec des profits en baisse de 8 %, les grandes entreprises augmentent leur distribution de dividendes de 6 %, au détriment de l’investissement.
En 2013, les entreprises du CAC 40 ont réalisé 48 milliards d’euros de profits, en diminution de 8 % par rapport à 2012. La croissance en panne dans la zone euro, le ralentissement des pays émergents, l’appréciation de l’euro et des dépréciations d’actifs se combinent pour expliquer ces moins bonnes performances.
Pour autant, les actionnaires de ces entreprises vont ressortir gagnants de cette baisse de forme puisque les dividendes progressent de 6 % pour s’établir à 39 milliards d’euros. Ainsi, un peu plus de 80 % des profits du CAC 40 sont utilisés à la distribution de dividendes.
85 % des profits partent en dividendes
Est-ce une année exceptionnelle ? Aucunement. Comme le montre le graphique ci-dessous, à la fin des années 1980, toutes les entreprises non financières – cela va donc au-delà du CAC 40 - distribuaient 30 % de leurs bénéfices en dividendes. En 2012, c’était 85 % ! Et la tendance est croissante ces 25 dernières années. Lorsque les entreprises françaises créent de la richesse, elles ne privilégient ni l’investissement pour préparer l’avenir et renforcer leur compétitivité, ni l’emploi, mais la rémunération des actionnaires.
dividendes-ebe.png
2,6 fois plus de dividendes que d’investissements !
On en est arrivé à une situation où, alors qu’au début des années 1980 les sommes dépensées pour les dividendes représentaient la moitié de celles consacrées à l’investissement net (l’investissement brut auquel on retire la consommation de capital fixe due à l’usure et à l’obsolescence des machines anciennes), aujourd’hui elles représentent 2,6 fois plus que les dépenses d’investissement !
dividendes-investissements.jpg
Cette situation pénalise déjà le secteur productif français qui accumule les décennies de sous investissement chronique. Elle risque également d’entretenir la méfiance des investisseurs internationaux qui, selon le dernier sondage mensuel de Bank of America Merril Lynch, souhaitent une augmentation des dépenses d’investissement des grandes entreprises à une majorité de 58 %.
Un véritable pacte de responsabilité, celui qui « responsabiliserait » les chefs d’entreprise français et leurs actionnaires, devrait mettre sur la table la nécessité de privilégier l’investissement avant les dividendes. Au milieu des années 1970, le chancelier allemand Helmut Schmidt avait énoncé un théorème devenu célèbre : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain ». Un regard sur le capitalisme français contemporain montre malheureusement que désormais, « les profits d’aujourd’hui font les dividendes d’aujourd’hui, le sous investissement de demain et le chômage d’après demain ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire