Knowing Operative Zone for Independant Wisdom Movement (KOZ 4 IWM)

by Jean-Baptiste Lockhart Michaut alias jbTrendy & Ex jeanTox

samedi 29 mars 2014

Et comment oublier les souvenirs du surréalisme ?


Et comment oublier les souvenirs du surréalisme ?...

« Ne verra-t-on jamais dans un beau visage silencieux, ou dans un visage sans corps, ou dans une tête en plâtre ou en marbre, le front immo­bile prendre soudain mémoire de ceci ou de cela et la tempe se mouiller du souvenir d'un ancien événement tragique ?

Si. C'est arrivé. Ici même. Une tache de sang est apparue, et s'élargit.

Sur le blanc visage sans ombre, le souvenir "marquant", d'abord se­cret s'est trahi. Le sang va sourdre de la blessure de l'âme.

Au-delà de la tempe, l'intense rouge s'étend, s'aggrave, va devenir ineffaçable.

Par la fenêtre, dans le monde du dehors, des nuages passent, qui paraissent pensés ; qui paraissent ralen­tis, qui demeurent, telle une situation grave qui ne sera jamais réglée, sur lesquels le rideau, à la fenêtre, ne sera jamais qu'à moitié fermé.

Sortie de la main du sculpteur, entrée dans la matière, la vie continue.

D'elle-même, enfin, la pierre ressent, manifeste. A présent elle revit un drame.

Saignant visage de marbre, par ailleurs inchangé, s'exprimant en silence. »

Texte d'Henri Michaux (1899-1984), extrait de son recueil : « En rêvant à partir de peintures énigmatiques », publié en 1972 aux Éditions fata morgana, et qui s'inspire de tableaux réalisés par René Magritte.

Tableau de René Magritte (1898-1967)
La mémoire, 1948 / huile sur toile - 60 x 50 cm / Menil Collection, Houston, États-Unis

Jeanne Moreau : « J'ai la Mémoire qui Flanche » (1963) - http://www.wat.tv/video/jeanne-moreau-j-ai-memoire-3ujjf_2ey2h_.html
Tableau de René Magritte (1898-1967)
La mémoire, 1948 / huile sur toile - 60 x 50 cm 
Menil Collection, Houston, États-Unis.

« Ne verra-t-on jamais dans un beau visage silencieux, ou dans un visage sans corps, ou dans une tête en plâtre ou en marbre, le front immo­bile prendre soudain mémoire de ceci ou de cela et la tempe se mouiller du souvenir d'un ancien événement tragique ?
Si. C'est arrivé. Ici même. Une tache de sang est apparue, et s'élargit.
Sur le blanc visage sans ombre, le souvenir "marquant", d'abord se­cret s'est trahi. Le sang va sourdre de la blessure de l'âme.
Au-delà de la tempe, l'intense rouge s'étend, s'aggrave, va devenir ineffaçable.
Par la fenêtre, dans le monde du dehors, des nuages passent, qui paraissent pensés ; qui paraissent ralen­tis, qui demeurent, telle une situation grave qui ne sera jamais réglée, sur lesquels le rideau, à la fenêtre, ne sera jamais qu'à moitié fermé.
Sortie de la main du sculpteur, entrée dans la matière, la vie continue.
D'elle-même, enfin, la pierre ressent, manifeste. A présent elle revit un drame.
Saignant visage de marbre, par ailleurs inchangé, s'exprimant en silence. »

Texte d'Henri Michaux (1899-1984), extrait de son recueil : « En rêvant à partir de peintures énigmatiques », publié en 1972 aux Éditions fata morgana, et qui s'inspire de tableaux réalisés par René Magritte.

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